Prière à D-ieu
Tu le sais tous les jours à Toi et à Toi seul,
J'adresse mes prières. Je le sais, très souvent
Tu as su m'écouter, même au bord d'un linceul,
Même sans ma demande, en un souffle de vent.
J'ai senti Tes miracles, parfois imperceptibles,
Au détour de ma vie, et, même dans l'épreuve,
Quand tout semblait folie, quand on n'est plus que cible,
Vers toi me suis tourné sans chercher nulle preuve.
Aujourd'hui Tes enfants sont tués par des bombes,
Hier c'était dix neuf qui allaient à l'école,
Demain quand leurs parents vont pleurer sur les tombes,
Eternel mon D-ieu, ils n'auront plus de rôle.
Tu as offert aux hommes ce sacré libre arbitre,
Qui leur donne le droit de faire mal ou bien.
Apparemment mon D-ieu, je ne sais à quel titre,
Mais j'ose Te le dire, ils n'en font que du Rien.
Aucune solution, sensée ou meurtrière,
N'apaise les courroux. Chacun croit en son droit,
Nul raisonnement n'arrête cette guerre,
On se réfère à Toi et chacun à sa foi.
Alors je fais supplique, comme une âme insensée,
Bien sûr, suis un peu fou, mais de la tradition,
Je sais que, quand au ciel, la porte s'est fermée,
Celle des larmes s'ouvre et Tu es compassion.
Depuis le mont Sinaï où six cent mille enfants
Ont senti Ta présence, ont entendu Ta voix,
Il est dit qu'à jamais, jusqu'à la fin des temps,
Tu Te ferais silence, en liberté des Lois.
Alors soit qu'elle vienne, en gageure perdue,
Que le Messie promis arrête les massacres.
Ou alors, si l'issue n'est pas encore venue,
Une seule fois encore, dévoile tes miracles.
19 Juin 2002
À D-ieu , écrit après un nouvel attentat
terroriste en Israël