Je ne serais plus là quand s’en viendra l’automne, Car les amours d’été finissent tôt ou tard ; On est déboussolés, n’était-ce qu’une aumône ? Non un cadeau des Cieux ! En garder le nectar.
À qui sait y goûter, chaque instant a sa grâce, Et si c’est éphémère, en fait c’est éternel Car, à s’en souvenir, rien n’efface la trace, On s’est vraiment aimés, mais c’était irréel.
Rien ne peut effacer le gris de la distance, On vit, on se sépare et l’on cherche ses mots, Les rires ou les cris, les pleurs ou le silence, Mais restent nos écrits nos voix et leurs échos.
Et pourtant rien n’y fait, on espère, on se cherche, Un signe, à se garder, ne pas rompre le lien, On frôle les photos, une lèvre, une mèche, Et l’on se dit pourquoi on s’est aimé d’un rien ? Il le fallait.