Nous voilà tous les quatre en notre coin de plage, Isolés de la ville, en ses bruits et son cri Là notre ami Gérard, se déclarant "sauvage", Nous dit que, loin du monde, il est heureux ici.
On a marché longtemps, aux creux du paysage, Et l’on s’arrête enfin, ce lieu habituel Qui nous offre ses bancs et son eau en partage Pour qu’on puisse manger sous le ciel d’Israël.
Notre Jacques Bisraor nous suit chaque dimanche, Avec ses soixante ans mais frais comme un gardon Il marche d’un pas ferme et sa soif je l’étanche De mon eau à l’anis, venue des cieux, un don.
Et après le repas on reprend notre route Nous menant aux rochers, tout au bord de la mer ; On y trempe les pieds et, lorsque l’on s’écoute, Serviette sur le sable, on dort aux souffles d’air.
Quant à l’ami Albert, de son pas militaire, Il est toujours devant ; on se demande alors S’il trottine avec nous ou s’il est solitaire, Car nous on ne fait rien qui soit contre le corps.
Et puis on s’en retourne et on s’arrête encore Au "Café des Saisons", à chacun sa boisson ; Et c’est la Riviera qui s’offre et l’on se dore Aux rayons du soleil nous offrant leur moisson.
Et Charly direz-vous ? Il est là de la fête, Il raconte une histoire, rit, entonne un refrain, Ce poème inspiré et Gérard nous répète : "On est heureux ici, le Paradis enfin".