Recueil de poèmes que je n'écrirai jamais
À cause d'une muse et qui était poète,
Pour d'étranges raisons qui ne m'ont convaincu,
Bien des écrits sont morts, mais gravés dans ma tête,
Car nul ne les lira, elle l'aura voulu.
En ce recueil perdu, elle a créé le vide,
Qui sait, peut être un jour, je vous dirai son nom.
Il ne restera rien, pas de rime, ni ride,
Elle a volé mes mots, enfouis au plus profond.
Comment peut-on oser effacer de l'histoire
Un pan entier de vers qui, vous le devinez,
Auraient été d'azur, scellés en la mémoire,
Vous n'aurez même pas le dessin de son nez.
Vous lecteurs de demain, vous auriez pu me lire,
Racontant frénésies, symphonies de son lit ;
Elle a cassé l'archet, les cordes de ma lyre,
C'est un assassinat, un meurtre et un délit.
Oui j'aurais pu tracer chacune de ses courbes,
Vous seriez en haleine, à tourner les feuillets
Pour goûter à ses sens, mêlant fanges et tourbes,
Mais aussi sa candeur et son coeur de bleuets.
Non lecteurs d'à venir, vous ne saurez rien d'elle !
À moins, qui sait demain, qu'elle dise "après tout,
Ais je vraiment le droit de jouer la donzelle ?
On ne vit qu'une vie... et le reste on s'en fout".
25 Mars 2006
Elle se reconnaîtra ; texte écrit "en live".
