Je le savais ce soir à t’entendre m’écrire Que tu devais Fanny reprendre enfin ta plume ; Avec délectation j’ai bu ton élixir, La beauté de tes mots renaissant de la brume.
Tu t’es levée très tôt pour parfaire la ligne, Temps de l’inspiration, ces heures d’encor nuit. Nous nous sommes croisés et tu m’as fait un signe, Et là, comme une fée, tu as brisé l'ennui
Entière et spontanée, tu es si naturelle, Tu as su te donner au déclic d’un éveil ; Il suffit d’écouter, je t'ai dit "tu es belle" Aux tréfonds de ton âme qui était en sommeil.
Vas ne t’arrête pas. Car c'est quand le poète Devient muse en tes doigts et quand l’élève est maître, Qu'alors courent tes mots, laisse aller et répète, Un peu comme une actrice aux planches va renaître.
Fleur tu es dans tes ans, tout juste à peine éclose, Je suis un peu prophète, accepte d’être banni Si tu ne deviens pas, dans ta rime et ta prose, Un écrivain célèbre. Ne m’oublie pas Fanny.