Les gosses se battaient en leurs bandes rivales A qui l'emporterait en leurs jeux cabotins; Ils vivaient leurs soleils, riaient de leurs cavales, Les adultes déjà façonnant leurs destins.
Quel était son péché ? La femme était trop belle, Jalousée par la vieille. Née pour la liberté, Qui pouvait supporter l'innocence rebelle, Défiant toutes lois avec tant de fierté ?
Quand elle s'est enfuie pour pouvoir respirer, Alors tout le village, en un entrain superbe, Fit d'elle une sainte se devant d'expirer. Son fils la protégeait, mûr mais pourtant imberbe.
Son paysage était fait de mer et poissons, Mère elle était aussi jusqu'au bout de ses ongles. Sur un scooter à trois, vivant ses évasions, Ses enfants l'adulaient en vrai clown qui jongle.
Libre elle se voulait, sans portes ni persiennes, Hors norme elle vivait, loin des sentiers battus, Se riant du regard des mammas italiennes Et les loups déchaînés s'inventaient des vertus.
21 Janvier 2003
Texte inspiré par le film "Respiro" d'Emmanuele Crialese C'est la vie d'un petit village portuaire italien. Le drame d'une femme trop jolie et libre, face à une belle mère acariâtre et l'esprit macho des habitants du village.