Je ne rêve jamais, du moins ne me souviens. Je ne fais nul cauchemar, je dois les faire fuir. J'aimerais tous les jours garder un peu ces liens Qui guideraient ma main à pouvoir les décrire.
Alors comme Pierrot, moi je rêve éveillé, Je m'assois sur la lune, je sors mon encrier, Un peu inconfortable, j'ai même failli tomber, Mais un rayon de l'astre a su me rattraper.
Je crois que mes cauchemars c'est quand je vois la rue, Saltimbanques ou clochards devenus paysage, Plus personne ne crie, France qu'es tu devenue ? Qui encore s'en indigne ?Juste tourner son visage.
Ah mais si j'ai rêvé ! Et même c'était hier, Le monde était refait et plus de cimetières, Tous les gens s'embrassaient, un univers sans guerre, J'en ai vu qui chantaient, c'était la paix sur terre.
On voyait dans les champs, des enfants, des oiseaux Se promener sereins, tout au bord des ruisseaux, Et sur la même rive, allant au fil de l'eau, Le jeune loup badin jouait avec l'agneau.
Mais ce n'était pas vrai, la guerre a éclaté, Les armées folles s'entassent sur la terre cabossée Sur la mer et les vagues, voguent les destroyers, Le ciel dans son azur est devenu brasier.