Tu crois changer le monde à scribouiller des lignes Tu attends qu'on t'encense et qu'on en soit béat, À part quelques amis et à part quelques signes, Tous dormiront ce soir sans ta paranoïa.
Quand tu noircis ta page au fil d'une écriture, Tu n'es que scribouilleur et tu te crois divin ; Arrête de rêver à ta littérature Tu seras oublié dès que naîtra demain.
Souvent tu crois en toi comme l'est un prophète, Parfois tu te relis et te trouves immortel, Mais il est quelque part un pur analphabète Qui saura succéder à Goldman ou à Brel.
Apprends mon cher ami qu'il faut être modeste Et vis de dérision sans penser à l'honneur ; Tu n'es que de passage, on t'oubliera du reste, Alors vis tes instants, c'est là le vrai bonheur.