Par dessus les nuées comme nés d'une voix, Nos mots viennent s'inscrire, en un feu que j'allume Et, en un goutte à goutte, à l'envol de mes doigts, Je les forge en collier au burin de ma plume.
Quand je sculpte une perle avec le premier mot, Elle a cette douceur de ton premier "je t'aime" ; Enchâssant le second, j'y enferme l'écho De celui que je t'offre en laboureur qui sème.
En sa nacre irisée, le troisième joyau, Complète la parure et qu'à ton cou je porte, Il a cet indicible aux éclats de ta peau, Un verbe dans ta phrase et toute sa cohorte.
Mon Je est le sujet et ton jeu est le Tu On les unit ensemble en leur flot qui déferle, L'un à l'autre sertis, quand on s'est dévêtu, Une même lueur, la quatrième perle.
Je cisèle le mot qui va sculpter nos corps, Tu le gardes, me dis que c'est ton privilège ; Je dessine au fusain, au moment où tu dors Nos deux âmes unies, deux perles florilège.
Un dernier mot s'évade en le coin de ton œil, À fleur d'eau je le cueille, une larme s'écoule ; C'est la septième perle, ornement du recueil, Dédié à ton coeur et volé à la houle.