Quand tu liras ces mots, je serai déjà loin, Ce fut, tu sais très fort, nul ne vivra nos liens, Il faut savoir partir des rivages et plages, Où les milliers de vagues effacent nos passages.
Il restera en nous, pas une déchirure, Mais un cadeau gagné, joyau de la nature, De ces extraits d'amour dont on fait les parfums, Embaumant à jamais, éternité sans fin.
Il nous faudra donc taire la formule promesse, Que nous avions créée pour que jamais ne cesse, L'idylle d'une fée et d'un roi pas très sage, "Que si l'un dit partir, l'autre l'appelle en cage".
Je sais que les colombes, en leurs ailes diaphanes, Porteront nos messages sur la toile océane ; J'irai lire tes lettres, comme sont les cailloux, Que la reine en chemin sèmera pour son fou.
Tu y mettras des larmes et des sourires taquins, Il y aura des braises qu'en habit d'Arlequin, Je porterai peintures, un peu la signature, De toi qui sait si bien défier l'écriture.
Nous avons fait chemin et gravi tant de cimes, En feuilles parchemin griffonnées de nos rimes, Se quitter quand on s'aime est le plus beau des livres, Ne m'en veux la sirène, le capitaine est ivre.