Alors que naît le jour et que la nuit s'estompe, Que fait l'humain du monde ? Il joue, profane et trompe ; Tout est vraiment factice et, à sonder les coeurs, On serait bien chagrins à en verser des pleurs.
Le flot sanguin des mots comme un ruisseau s'écoule, Il peut blesser, tuer et l'univers s'écroule, Leur pouvoir est immense à se faire charmeurs, Ironiques, moqueurs ou en bouquets de fleurs.
On regarde à côté, on envie souvent l'autre, Sa femme, sa maison, sa place on la veut notre ; On voudrait ce qu'il a et on oublie toujours Qu'on a ce qu'il n'a pas au fil de nos parcours.
On fait honte au prochain, sans respect on le brave, En un pêché d'orgueil et avec un ton grave, On se prend pour le chef qu'on n'a jamais été, Et un jour c'est la chute à se trouver raté.
Et qui sait écouter ? Qui sait tendre l'oreille ? On veut surtout parler, on guette et on surveille L'instant où l'on pourra s'entendre rétorquer, Alors on se fait sourd et l'on est perroquet.
Il faudrait quelquefois juste guetter les sages, Les voir donner l'amour inculquer leurs messages, Ils offrent à plaisir ce qu'ils ont, leur savoir, Ils savent vous entendre, eux délivrent l'espoir.