Si j'avais juste dû te deviner en braille, Imaginer ton corps au bout de mes dix doigts, J'irais le parcourir pour briser ma muraille Et tu me guiderais aux accents de ta voix.
Je te reconnaîtrais aux traits de ton visage ; En caressant ta joue, j'irais m'abandonner Jusqu'à graver ta bouche aux lignes de ma page Et je dessinerais l'arête de ton nez.
Mais comment deviner quand le soleil te hâle, Que ta peau est bronzée, je ne sais les couleurs ; Et, quand l'hiver est là et qu'alors tu es pâle, Comment différencier ton nuancier, des fleurs.
Bien sûr toi, de tes mains, tu chercherais les miennes, Me ferais découvrir chacun de tes atours Et qu'importe à mes yeux qu'on ferme les persiennes, La douceur de ta peau n'a besoin de discours.
En laissant, à regret, le creux de ton épaule Mes lèvres s'en iront s'abreuver à tes seins ; Je m'en délecterai, en splendeur qui m'affole Et, en explorateur, je chercherai tes reins.
De l'avoir tant sculptée, la courbe de ta hanche Me fera découvrir comment naît le désir ; Je boirais l'élixir, pour que ma soif s'étanche, À la source secrète où se crée ton plaisir.