Mon Yaron à cinq ans quand, tous les quinze jours, Pour passer le week-end aux côtés de ton père, J’ai de toi la vision, partageant tes amours, Attendre qu’il arrive et embrasser ta mère.
Ta petite valise avec tes vêtements Bien rangés, repassés, brosse à dents, dentifrice, Te voilà trimbalé, parce que tes parents Ont fait voler leur couple en un feu d’artifice.
J’imagine en ta tête, à chacun des parcours, Que pour aller vers l’un, puis vers l’autre, tu rêves À ces heures bénies qui bien sûr n’ont plus cours, Quand alors, insouciant, tu ne les pensais brèves.
Tu sais petit Yaron, j’ai des pleurs dans les yeux, Quand de loin je te vois, un peu la mine grise, Pour t’en aller gratter d’autres lieux, d’autres cieux Que tu voulais heureux, toi près de ta valise