Si j'étais un ruisseau, tu serais son murmure Tant ta voix qui m'enchante a brisé mon armure, Je coulerais sans fin, à éroder le sol, Pour te garder en moi sans prendre ton envol.
Si je n'étais qu'un arbre, en implorant le vent, Je te ferais feuillage pour que ton bruissement Sans cesse m'accompagne, à hanter mes racines, Que j'ai plantées profond, au milieu de tes vignes.
Si j'étais océan, je t'inventerais vagues, Pour t'entendre rugir en déversant mes algues Sur les plages de sable où tu vas te coucher, Et j'irais te cacher derrière un vieux rocher.
Si j'étais un orage à déverser la pluie, Tu serais clapotis de l'eau que l'on essuie, Sur les vitres embuées par le froid des hivers Et qu'un fol amoureux déclamerait en vers.
Si je n'étais qu'un homme et que tu étais femme, J'écouterais sans fin, venus du fond de l'âme, Tes sons mélodieux et leurs envoûtements, Toi si pleine de grâce en tes chuchotements.