Ma main s'est alourdie ? Les mots ne sortent pas ? C'est de n'avoir cherché une nouvelle muse ? Je sais bien que mes doigts, à céder aux appâts D'une égérie en feu, font que la flamme fuse.
Non ce n'est pas cela car, en rompant le lien, Ce vent de liberté qui m'a ouvert sa porte, M'a permis de souffler sans réfléchir à rien Qu'à me laisser aller à l'onde qui m'emporte.
Pas de comptes à donner, ni même un rendez-vous, Marcher, lire ou chanter, au gré de mon envie, Le bout du monde au loin qui n'appartient qu'aux fous, Ses criques et recoins et tous mes lieux de vie.
Carla que je retrouve et qui m'attend toujours, Sa maîtrise des mots, son rire et sa patience, Guettant mon encrier, évoquant nos amours, Notre jardin secret, nos instants d'inconscience.
Inviter qui je veux aux tables d'un café, Sans risquer cet œil noir de l'autre qui jalouse ; Faire des compliments et nul autodafé D'une photo d'amie, à se croire une épouse.
Alors Toda la El et soyons tous heureux, Celles que j'ai quittées, des brunes ou des blondes ; Pour moi le souffle d'or des vagues en mes vœux Et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes