C'est au fond de la mer que naît le coeur des vagues, Et, sur le bord du sable elles viennent mourir, Une vie éphémère en paysage d'algues, L'une d'elle s'en vient l'autre part en soupir.
Leur manège incessant est comme notre errance, Un jour elles sont juste un doux frémissement, Un autre, comme un songe en son évanescence, Puis s'en vient la colère en un sourd grondement.
À les voir divaguer, à l'instar d'une foule, Ou à jouer parfois comme à saute-mouton, On imagine bien les ragots de la houle, Mais l'océan se rit de ces qu'en-dira-t-on.
Les vagues c'est aussi, cette éternelle course Que l'homme à chaque instant mène comme un combat ; On vient on ne sait d'où, on recherche sa source, Et un soir on s'affale en chêne qu'on abat.