Tes larmes ont déferlé jusqu'au bord de l'amer En vagues infinies s'écroulant sur la grève Et ce torrent de boue jusqu'au bout de l'hiver, A emporté ta rive en dérives du rêve.
Écœurant goût de fiel aux relents de la mer, Sang de fuel et corps mort du cormoran cadavre; Un vieux bateau rouillé, en carcasse de fer, Pollue les quais du port sans refuge ni havre.
Le damné dont l'âme erre, au loin, à l'horizon, Sans trouver même une île, en son exil austère, Aimerait s'arrêter mourir en sa prison, Cette pesante paix de ceux couchés en terre.
Le philosophe a dit "les autres c'est l'enfer", Mais si l'on reste enfant, sans fin à nos chimères, Il y aura toujours un coin qui nous est cher, Ce bout de paradis en le sein de nos mères.
6 Mai 2003
Sur le thème mer, mère, amer… d'un cercle de poésie