Le ciel dormait dans son sommeil qu'éclairait d'ombre à son chevet La lune opale, ô pâle lune, astre ajouré tant de visages Que la nuit berce, aussi la brume, aussi la brise et ses reflets Qui nous renvoie vers un sommeil agité de givre hier sauvage.
Un seul cristal d'orage, un seul, et qui rêvions nous d'être sages Sommes à chatouiller la plume, à colorier l'autre lumière, Couchés sur elle, elle et ses pleurs, elle et ses colères princières, Elle en cristal au coeur d'écume, ancestral enfant de l'orage.
Les jeunes fleurs aiment les fleurs si les abeilles les guêpières Si relevées, mais sans arôme, y brûle un thé mais sans parfum Rien ne transpirera des flots qu'un bouc satyre et émissaire Comme on en livre savoureux dans les vieux livres de satin.
Le songe ici guide son cours, ici la source est sans caprice, Le ciel s'endort sur du velours que ne se trouble le silence Dans un sommeil de peu de bruit ni de romanesques romances.
Le rêve est pur, épris le rêve, un ange épris chante un solstice A ne plus aimer que le rire, à ne plus rire que d'aimer Jusqu'à la pluie s'il est d'hiver et jusqu'aux sourdes nuits d'été.
Tapis dans l'ombre, un bleu tapis volant et or verse le soir, Il joue un air de rien, de flûte, à pétiller, fut-ce d'y croire Aux yeux de soie grise et dodue dans l'ombre grise du léthé.
Un seul cristal s'il est d'hiver vous improvisera dans l'onde Que la nuit berce et ses reflets la lune ajourée de fleurs blondes, D'eau fine en fleur, d'aurore enfuie, de noeuds d'épine inachevés.