Juste au-dessous du ciel à deux pas des nuages Deux doigts noués de peur de se perdre à jamais Un sanglot échappé précurseur d'un orage Roule comme un torrent sur un tambour muet
Alarmé par le flot du silence maussade Un oiseau antivol gardien de leur bonheur Siffle et du nid d'en face un pinson piailleur Leur offre une tournée au bar des sérénades
Bientôt toute la troupe ailée couvre le bruit Des soupirs exaltés confiés aux draps de lin Et le carillon clair du clocher attendri Qui sonne les demies de leurs alexandrins
Mais voilà le tonnerre en écho à leurs cris La foudre se détend dans un vase de soie Et le crépitement de la pluie sur le toit S'échoue sur la douceur calfeutrée de l'abri
Ca et là un éclair dévoile la sueur Et les ruisseaux bleutés qui caressent les vitres L'étuve claire-obscure inonde avec vigueur La mansarde imprégnée de frissons électriques
Ainsi passe la nuit le déluge s'apaise Vient la fraîche heure étrange où l'on peut contempler Le soleil se lever sous un ciel étoilé Où un timbre joyeux enveloppe la braise
Bientôt toute la gent ailée couvre le bruit Des soupirs extasiés confiés au creux des reins Et le carillon clair des rires attendris Qui sonnent les demies de leurs alexandrins