Le Temps, ce vieux moulin qui ne rêve qu'espace, A dès son aube tiède assemblé une horloge Où son bras implacable à qui nul ne déroge Ecrit sur un cadran sa loi sourde et fugace.
Actionnant le broyeur dans leur étroite loge, Les aiguilles stylées notent ce qui s'efface : Leur encre ensorcelée ne laisse nulle trace D'un code si fuyant qu'aussitôt il s'abroge.
Ainsi que du poussin la fragile coquille Lézardée par sa fille ingrate et duveteuse, L'heure à peine entamée craquelle et se fendille,
Le sablier roussit, la clepsydre se creuse ; Epiçons chaque grain, infusons l'eau précieuse ! Avant que le meunier l'emporte et l'éparpille.