Au fil de l'indomptable, aux cris stridents de l'eau, Voguait l'écrin sacré, voguait telle un corsaire La soif, ce sel pâteux des sables aurifères, La source inaltérée qui ronge les métaux.
L'inassouvi s'ouvrit sur un clair de salière Où même les piliers d'autres temps se corrodent Et les musées anciens se recouvraient de lierre En songeant aux affreux hurlements de l'iode.
Et toi, quel est l'effroi qui t'indique l'exode, Les cimes des nuées, les murailles de gel, Les reflets argentés au pied des citadelles, L'inaccessible enfin, le vent que rien n'érode ?
La flamme pétrifiée dont l'ombrage liquide Ouvre dans les parois les portes d'atlantides Tout en laissant l'écho submerger les cavernes,
Ensemencer le verre en l'embuant d'un souffle Puis peindre de ses doigts la faune des tavernes, Se laisser emporter par ces rêves qu'essoufflent
Ces univers enfouis que d'autres lois gouvernent, L'irréel, l'impossible et l'impensable ensemble, Voilà ce que l'on cherche et c'est pourquoi je tremble.