Elle dormait sous le duvet de plusieurs siècles Lorsque j'ouvris sa malle au fond du vieux grenier. Elle lisait un livre, une bibliothèque, Une plage assoupie de l'astre éternité.
On devine un vieux rose enneigé par les âges, Un jeune bleu pastel parcourant la missive. L'encre semble orpheline et tient en une page, Le parchemin gondole entre les fleurs cursives.
Elle n'était vêtue que de noir et de blanc Mais ses mignonnes joues coloraient son visage. Ses yeux noirs reflétaient le miroir d'un étang Où les ans asséchés n'ont pas osé d'outrages.
La vague m'emportait de la lettre à ses lèvres, Je ne me souviens plus qui murmurait l'énigme, Mais sa vie défilait, plus réelle qu'un rêve, Aurais-je déchiffré cet étrange interligne ?
Pas loin d'elle, une montre. Etait-ce sa demeure ? Son cadre pris au piège au verso d'un gousset Enchaînait-il lui même un amant et un coeur ? Son sourire un peu triste à jamais le taisait.
Son regard me fixait à travers le couloir Du temps qui nous sépare. Alors, tout me revint : Sa voix, son doux parfum, et nos jeux dans le noir ... Je crus voir un clin d'oeil, et le jour s'est éteint.