Il est un vent d’automne dans la campagne jade Ce grand bal au dessus des longs champs éventés De belles feuilles mortes tapissent la bourgade D’où chante, chante une pluie parfumée
Un vieux saule en recul des logis incongrus Porte son inquiétude, au soleil qui dépose Mille rayons inclinés sur son corps dévêtu S’en démasque son âge, dévoile son arthrose
Les grands prés éperdus décorent en pâtures Les pavés recouverts ou les bottes s’usaient D’où quelques mousses vertes imposent aux bordures D’autres plants qui se hissent, en guise de futaies
Ces logis décousus des palaces meurtris Portent les stigmates frappés d’immobilisme Eventrés de grands trous, raréfiant le crépi Ces murs vont désuets d’un mal au paroxysme
En ce lieu de non-vie où l’antique beauté Séjourne dans la pluie, sur un ton hivernal Le vent conte toujours de ces monts enneigés L’humeur du grand nord de l’épine dorsale
Dans la rivière paisible à la peau cristalline Qui berce ce hameau aux façades abolies ; L’envol d’un escadron au dessus de l’eau fine Ravive l’élégance d’un passé d’euphorie…