On croit le ciel figé, l’Univers sans orée Chaque étoile arrêtée et notre souffle aspiré Vers une Olympe aimante, vers l’Eternel errant, Ou son diable de théâtre ou ses anges dormants ; Si bien qu’on ne veut plus, si bien qu’on entend plus De la bible l’or, dans la nuit les corps perdus… Alors qu’elle serait donc la nature du Monde ? A quoi sans frisson voudrait-on que l’on réponde… Sommes-nous à tout prendre chou, caillou, le coucou D’un nid plus vaste où l’on nous compterait des poux ? Ou un peu de la chair d’un invisible Corps Supérieur, une si petite chose encore Essentielle à sa survie ? Car je vous l’écris : L’Univers au-delà du vrai et de l’esprit Respire ! Ainsi qu’un poumon trop grand pour mourir, Chacun de ses souffles se joue de l’avenir. Une inspiration aisée, poitrine à l’étroit Et le monde s’étrécit et devient sans lois. Le vide appelle à lui la nuit, embrasse aussi Les astres, chaque galaxie, ‘vae soli’. Rien n’existe plus de nouveau qu’une impossible Chaleur, où l’on pourrait croire l’Enfer paisible ! Mais parfois l’Univers se décide à s’offrir… Jusqu’à disparaître. Alors dans un grand lâché D’espace, Il reprend vite son expiration Et tout va fuyant, s’en va loin à l’horizon. Le froid glace et se glisse au cœur d’un néant pur. Le Temps se fige en un océan sans futur Secrètement vide, à tout jamais souverain, Inlassablement torride, à tout jamais vain, Dans un mystérieux mouvement d’accordéon Aux accords majeurs, un solo sans partition.
N’a-t-on pas dit que l’Univers était vivant ? Ne serait-il pas plutôt qu’un fol instrument….