A mon ami.
Souffre qu'en ce moment, quand ton coeur est meurtri,
Quand tout autour de toi parle de solitude,
Un ami, lui aussi,au coeur endolori,
Vienne te soutenir, plein de sollicitude.
Ton amour qu'hier encore, était tout près de toi,
A quitté pour aller à l'autre bout du monde ;
On vous a séparés, avec mauvaise foi,
Ainsi, vous infligeant une peine profonde.
Quand au bord de la mer, tu contemples muet,
Le mouvement des flots, qui reçoivent tes larmes,
Et qu'un zéphir leur fait danser le menuet ;
Chaque vague contient l'image de ses charmes.
Elle dicte, pour toi, des messages d'amour,
Que murmurent les flots qu'a tes pieds se dévoilent,
Ils embaument ton coeur, de son lointain séjour,
Emportés par les vents, des cieux noirs qui s'étoilent.
Mon solitaire ami, sèche tes pleurs brûlants,
Compose une réponse à sa triste missive,
Les astres clignotants sur vos deux coeurs souffrants,
Te la transporteront jusquau bord de sa rive.
Vos yeux sont refletés sur ce miroir brillant,
La marée montant vers l'astre des ténèbres,
Chante ton nom, son nom, en un chorus tremblant,
Vos regards fixement, de loin, joignent vos lèvres.
Ma plume est séche, ami,mais mon coeur est ouvert,
Viens déverser ta peine, en m'exposant ton âme,
Je ne veux que t'aider, mais toujours, sous couvert,
Tu me montres des brins, du gouffre qu'est ton drame.
Réserve, pruderie ou bien stoïque amour,
Est-ce là le secret du mystérieux silence,
Qui te rend bélliqueux et de mauvais humour ?
Je suis triste de voir ton coeur dans la souffrance.
