Appréhension
J’entends mes os grincer, ce doit être l’automne,
Car le panorama change du vert au jaune,
Les feuilles gentiment recouvrent le gazon,
Et la nuit vient plus vite assaillir l’horizon.
Le jour devient plus court et la nuit est plus fraîche,
Le vent qui tourbillonne est toujours sur la brèche,
Les feuilles qu’il rassemble en d’énormes amas,
Frissonnent dans un coin attendant leur trépas.
Les arbres dans ma rue, en forme de squelettes,
Déchirent l’horizon comme des baîonnettes,
Et les pauvres rosiers autour de mon jardin,
Font un dernier effort pour cacher leur chagrin.
La pluspart des oiseaux préparent leurs bagages,
Ils vont s’aventurer vers d’autres paysages,
Chacun d’eux va trouver son petit nid vernal,
Et donner au printemps, son bel air musical.
Ces premiers jours d’automne annoncent le prélude,
D’un hiver qui viendra remplir de lassitude,
Ma santé qui redoute, avec bonne raison,
Le spectre menaçant de la froide saison.
Mais il faut accepter le cycle de la vie,
Chaque saison s’égraine avec sa rhapsodie,
Les uns aiment l’été et les autres l’hiver,
Certains vont en montagne, les autres à la mer.
Je compare l’automne avec le crépuscule,
Ils sont les chambellans, gardant leur vestibule,
L’un annonce les froids, l’autre annonce les nuits,
Ils règlent notre sort, aussitôt introduits.
Christian Cally
1er Mars 2005
Copyright C. Cally 2005