Aspirations Futiles
Reviens, je t’en supplie, écoute ma prière,
Jeunesse disparue, au fond d’un carrière,
Que le temps a caché dans des gouffres profonds ;
Je te cherche partout, là-bas dans les tréfonds.
Dans mon lointain passé je ne vois que poussière,
Mon chemin est barré par un tapis de lierre,
J’entends des creux échos qui me moquent, narquois,
Pour vouloir rattraper, mes beaux jours d’autrefois.
Au coeur de mon hiver je cherche la lumière,
De mes jeunes printemps, pour faire marche arrière,
Mais le poids de mes ans me projette en avant ;
Aveugle, je tâtonne, et trébuche en pleurant,
Et j’avance, j’avance en ne sachant que faire,
Pour retracer mes pas hors de cette carrière,
Je veux sentir vibrer ces instants fabuleux,
Que j’ai délapidé sur mon chemin houleux.
Revivre mon passé, est un rêve éphémère
Mes aspirations ne sont qu’une chimère,
Je ne pourrai jamais retrouver mes printemps,
Enfouis à tout jamais sous les sables du temps.
Ma descente poursuit son chemin solitaire,
Vers un autre jalon, un autre anniversaire,
Qui va sonner bientôt, soixante dix-huit ans,
Pour cimenter mes jours parmi les vétérans.
Adieu belle jeunesse à l’âme aventurière,
Maintenant il est temps de sortir de l’ornière,
De jouir, sans regrets, le reste de mes jours,
Et de bénir les cieux pour mon très long parcours.
1er Mai 2005
