Automne
L’automne vient chez nous avec ses feuilles mortes,
Ses oiseaux qui s’en vont en nous disant adieux,
Il cache le soleil par son temps pluvieux,
Ses arbres dénudés, ses vents capricieux
Déposent en amas, les feuilles à nos portes.
C’est le temps de remettre à l’heure la pendule,
Et faire le ménage autour de la maison,
Elaguer les rosiers après leur floraison,
Aller chez le docteur pour qu’il nous inocule
Contre l’influenza de la froide saison.
On remet sur les lits nos légères couettes,
On entasse le bois, coupé, dans le bûcher,
Et puis venu le temps, on doit se dépêcher
A sortir les foulards, les manteaux et jaquettes,
Pour nous garder du froid qui vient nous assiéger.
Le soir descend plus vite et son souffle murmure,
A travers les taillis de nos sombres jardins,
Que bientôt c’est l’hiver avec ses vents alpins,
Qui viendra recouvrir de neige la nature,
Et nous faire transir pendant le mois de juin.
Mais pourtant j’aime bien quand vient le crépuscule,
Aller me promener, humant le frais du soir,
Pour entendre mes pas craquer sur le trottoir
Les feuilles que le vent amasse en monticule,
Et que mes yeux fletris ont peine à percevoir.
La scène est idylique et pleine d’indolence,
C’est un moment de paix, le moment de rêver,
De penser aux questions qu’on voudrait soulever,
Pour comprendre pourquoi, depuis notre naissance
Il nous reste si peu d’acquis à conserver.
Christian Cally
2 Avril 2005
Copyright C. Cally 2005
