Bourse Perverse
Sans un sou, sans un franc à plat et démuni,
Je me suis mis au dos Lafarge et Vivendi,
Ils ont tous deux souffert d’une crise cardiaque,
Leur avenir, hélas, me paraît très opaque ;
En étant trop glouton, j’ai perdu mon pari.
Quand on joue à la bourse on a quelques déboirs,
Qui viennent, très souvent, secouer nos perchoirs,
Nous tombons face à terre, et la chute est pénible,
Car notre orgueil nous dit : Tu n’es pas infaillible,
Et chaque jour le CAC nous sape nos espoirs.
Je voudrais reculer mais j’ai le dos au mur,
Je crois que tous les deux ont un sombre futur,
Je vais persévérer avec une espérance,
Qu’un jour, pas très lointain, j’aurai la récompense,
De les revoir jaillir hors de ce gouffre obscur.
En attendant, pourtant, c’est dans mon testament
Que je les léguerai, dans le cas échéant,
Peut-être, un jour, plus tard, un de mes légataires,
Pourrait les monnayer pour faire ses affaires,
Et bénir ce vieillard pour son geste prudent.
Si vous ne voulez pas subir un grand dépit,
Mettez votre pognon, sans risque, sous le lit,
Il sera plus présent, sans pourtant compromettre
Votre mode de vie, avant de disparaître,
Et vous pourrez jouir longtemps de l’usufruit.
19 Novembre 2005
