Cortège Macabre
Chaque matin, à l’aube, un cortège s’avance
Pour enterrer les morts de notre négligence,
C’est à Dharfour et Tchad où femmes et enfants,
Veulent fuir dans la mort, leurs états purulents.
Pour eux, vivre n’est qu’une étérnelle souffrance,
Ils attendent la mort comme une délivrance,
Leurs hommes tous sont morts des mains des janjaweeds,
Génocide commis par de cruels caïds.
Devant notre télé, avec un fort mutisme,
Nous regardons sans voir, souvent avec cynisme,
Ces pauves gens mourir, sans le moindre remords,
Pendant que nous dînons avec tous nos conforts.
Pieusement, nous blâmons ces barbares régimes,
Et nous les condamnons pour leurs atroces crimes,
Mais réchignons d’aller directement agir,
Dans un pays d’Islam, qu’il faut, pourtant, punir.
Aidons ces innocents, sans faire une croisade,
C’est aux pays d’Islam d’arrêter l’escalade,
De l’exode d’un peuple à travers le désert,
Qui veut rentrer chez lui, car il a trop souffert.
Il ne faut pas laisser ces horreurs impunies,
Exigeons le secours des Nations Unies ;
Nous, peuples qui dînons regardant nos télés,
Ouvrons grand, par nos voix, ces enfers barbelés.
14 Août 2004