De l'aube au crépuscule
La rosée enduit de ses fines gouttelettes,
L'aube qui se réveille, après son court sommeil,
Elle s'étire et baille, enlevant ses voilettes,
Puis, avec la rosée, elle attend le soleil.
C'est son prince charmant, son amant et son maître,
Il revient chaque jour pour la faire rougir ;
Un doux frémissement fait trembler tout son être,
Et quand il apparaît, elle fond de plaisir.
L'aube est une maîtresse, aux caresses câlines,
Elle embrasse l'amant qui surgit glorieux,
Du fond de l'océan, aux couleurs corallines,
Et se laisse emporter vers le plus haut des cieux.
Et là, ils font l'amour, pour des heures entières,
Enfin, courbaturés, affaiblis et fumants,
Leurs yeux pleins de sommeil, ils passent les frontières ;
Le crépuscule ardent sépare les amants.
L'aube et le crépuscule ont une même mère,
L'une chante l'aurore et les jours capiteux,
Par contre, l'autre vit dans un monde lunaire,
Et recouvre les cieux d'un canevas miteux.
L'aube présage un jour lumineux et sans voiles,
Et sa rosée épand son baume journalier,
Mais, frère crépuscule, étale ses étoiles,
Et met au ralenti le cours du sablier.
Octobre 2002.