Décalage
Sous la voûte des cieux, les étoiles scintillent,
La lune, sur la terre, épanche ses lueurs,
Le soleil a sombré sous les flots bleus qui brillent,
Reflétant des diamants, dans toute leurs froideurs.
Assis sur le gazon, je contemple la lune,
Je regarde les ours, l'étoile du berger,
Je me demande, aussi, si les yeux de ma brune,
Sont fixés sur les cieux, pour me dévisager.
Hélas, ils l'ont bannie, à l'autre bout du monde,
Ses sanglots et les miens s'unissent sous ces cieux,
Je l'appelle souvent sans qu'elle me réponde,
Car, en nous séparant, nous fîmes nos adieux.
Cette séparation n'a pas été voulue,
Elle riche héritière, et moi pauvre aspirant,
Nos rangs étaient divers ; tradition dévolue ?
J'étais, pour sa famille, un jeune homme encombrant !
Notre amour était fort, il le reste, quand même,
Un immense océan sépare nos deux coeurs,
En regardant la lune, astre d'amour suprême,
On se sent réunis, en mélangeant nos pleurs.
Ces vielles moeurs, hélas, ont creusé ce grand gouffre,
Pour ne plus nous revoir et ne plus nous toucher,
J'ai gardé ma distance, et je sais qu'elle souffre,
Car nous n'avons, jamais, cessé de nous aimer.
Eventuellement, nous quitterons la terre,
Peut-être, alors, les dieux entendront nos sanglots,
En rejoignant nos coeurs, nous pourrons faire taire
Tous les regrets subis depuis ces vieux complots.
Oh ! que j'espère voir de nouveau cette flamme,
Qui s'embrasait souvent quand nous étions amants,
Je voudrais tant souder mon âme avec son âme,
Pour renouer les liens de ces divins moments.
Christian Cally.
1949-2002.