Désir
Comment te l'exprimer, cet amour qui m'enflamme,
Cet amour qui rend fou, qui déchire mon âme,
Dans mes rêves d'ivresse, aux heures de sommeil,
Je vois dans le brouillard, d'un horizon vermeil,
Ton corps nu, ruisselant d'amour et de tendresse.
Tu fus ma raison d'être, ô ! femme enchanteresse,
Lamma sabacthani, femme de mon désir,
Femme qui sus donner la peine et le plaisir,
Ne t'ai-je pas donné tout mon corps, tout mon être,
Tu m'as tout pris, méchante, avant de disparaître.
C'est triste d'être seul, c'est triste d'avoir peur ;
Sans toi, mon cher amour, tout s'envole en vapeur,
Tu m'as volé ces nuits de folle frénésie,
Tu m'as laissé tout seul, rongé de jalousie ;
Souvent, un cauchemar, pervers et infamant,
Me trouble, te voyant avec un autre amant.
Je revois ces moments où tu fus ma maîtresse,
Quand nos heures d'amour nous remplissaient d'ivresse,
Quand mon souffle, en passant, te faisait tressaillir,
Quand nos ardents baisers nous faisaient défaillir.
Je suis vide de toi, tu m'as quitté, infâme,
Je ne suis qu'une épave, un amoureux sans âme,
Je vais à la dérive et tu ne comprends pas,
Qu'en me quittant ainsi, tu scellas mon trépas.
Quand l'âme aura quitté ce corps si hâve et grêle,
Elle attendra, là-haut, pour son âme jumelle ;
Nous passerons, alors, toute l'éternité
A nous aimer, sans fin, dans l'immortalité.
1947-2002.