Le vent, le froid, la pluie enveloppent la terre, Les feuilles sentent que la mort est à leur seuil, Elle arrive sémant ses guenilles de deuil, Sur les troncs dénudés par l’approche polaire.
De temps en temps le ciel, à grands coups de tonnerre, Fait trembler, apeuré, le petit écureuil, Et le merle plaintif quitte, en hâte, son breuil, Et cherche, épérdument, un endroit salutaire.
Les vieillards, eux aussi, sentent la mort venir, Verront-ils le printemps avant de s’endormir, Où bien tomberont-ils sous la faux qui moissonne ?
Le sol dur et glacé s’apprête à s’engourdir, Pour s’en aller dormir dans les bras de l’automne, En attendant l’hiver qui viendra le blanchir.