Exil
Lorsque j’avais vingt ans, le monde était à moi,
Mon avenir brillait, j’étais jeune, invincible
J’étais aventureux, rien n’était impossible,
Je regardais la vie, en face, sans effroi.
Jusqu’à ce coup de frein, soudain et très pénible.
Confiant, tous mes demains étaient de bon aloi,
J’avais fait des projets pour un parcours paisible,
Mais de nouvelles lois, de façon insensible,
Brisèrent mes espoirs, me barrant tout emploi ;
Je n’avais plus le droit d’un avenir possible.
J’ai pensé au Québec, à l’Europe au Brésil,
J’ai fait les consulats avec persévérance,
Pour trouver un futur à ma jeune existence,
Qui m’ouvrirait ses bras pour bercer mon exil ;
Car tu m’abandonnas, pays de ma naissance.
Un morceau de mon coeur s’endort au bord du Nil,
A l’heure du sommeil dans l’antre du silence,
Car il fut le charmant berceau de mon enfance,
Qui revient, très souvent, avec son doux babil,
Envahir ma mémoire avec plus de fréquence.
J’ai versé tant de pleurs, ce triste moi d’Avril,
Quand j’ai dû m’en aller à l’autre bout du monde,
Mon coeur était rempli d’une angoise profonde,
Car mon exil cachait un futur volatile,
Avec une confiance à demi moribonde.
Maintenant que j’atteins presque quatre fois vingt,
Je regarde en arrière avec la nostalgie,
D’un homme qui s’est fait une nouvelle vie,
Dans ce nouveau pays ; qui ne s’est jamais plaint,
D’avoir très bien choisi l’exil en Australie.
Christian Cally
04 Octobre 2004