Je pense à ces enfants avec les yeux hagards, Le ventre tout gonflé par l’affreuse famine, Qui depuis leur naissance exprime sur leur mine, La souffrance et la peur au fond de leurs regards.
Ces squelettes vivants avec leurs teints blafards, Sont un constant rappel au monde où prédomine, Un manque de chaleur pour ceux qu’on extermine, En les laissant périr dans nos vils traquenards.
Honteux d’appartenir à ce monde vulgaire, Je veux lui dire adieu, car je ne puis rien faire, Pour rectifier ce mal, fait par nos mandarins.
Dans mes rêves je vois ces yeux qui me regardent, Récurrents cauchemars quand ces petits bambins Traversent mon sommeil. Leurs regards me poignardent.