Genèse
Quand le Seigneur sortit de son profond sommeil,
Il créa, du néant, la lune et le soleil,
Il répartit le temps de l’ombre et la lumière,
Entre l’astre de nuit et l’astre incendiaire ;
La lune fut d’argent et le soleil vermeil.
A la lune il donna le royaume du soir,
Un collier de diamants pour parer le ciel noir,
Et comme compagnon il déléga Morphée,
Pour répandre la paix pendant sa randonnée,
Et bénir le sommeil de dortoir en dortoir.
Au soleil il donna l’empire des chaleurs,
Pour lui faire couvrir la nature, de fleurs,
Il lui donna le don d’illuminer la plaine,
Et de faire germer la manne quotidienne ;
Il mit dans son carquois la gamme des couleurs.
Lorsqu’enfin Il finit de partager le temps,
Entre lune et soleil, il reprit ses sextants,
Il comblat l’univers, l’espace et ses grands vides,
De lumineux quasars et d’énormes bolides,
Qui traversent toujours les lointains firmaments.
Il prit notre planète et sépara les eaux
Des terres qu’Il couvrit d’animaux et d’oiseaux,
Il fit des océans les plus grandes cuvettes,
Et les alimenta de poissons, de crevettes,
De grands monstres marins et de petits coraux.
Il divisa la terre avec de grands déserts,
Et d’immenses forêts qu’Il vêtit d’arbres verts,
Il les peupla d’oiseaux dans leurs plus beaux plumages,
D’insectes, d’ophidiens et d’animaux sauvages ;
Les vents qu’Il leur souffla, firent d’exquis concerts.
Après ses longs labeurs la constatation
Qu’il manquait quelque chose a sa création,
Le fit revoir son oeuvre ; Il s’assit près d’un fleuve,
Et prit entre se doigts un peu de terre neuve,
Pour façonner un être avec cognition.
Il lui donna son souffle, une âme, un paradis,
Il lui donna la faune et la flore, hormis
Le grand pommier, là-haut, au milieu de la plaine,
Qu’il ne doit pas toucher, ni l’approcher, sous peine,
De perdre tous ses droits à ce divin logis.
Quand Il le vit jouer avec les animaux,
Et parler, sans réponse, à de petits oiseaux,
Il façonna, de suite, une autre créature ;
C’est de là qu’émana toute une autre aventure,
Premier point de départ de tous nos grands fléaux.
3 Juin 2005