Je pense maintenant aux jours de mon enfance, De plus en plus souvent, ces beaux jours si lointains Reviennent comme un rêve en brouillards incertains Pour prôner chaque jour ma longue survivance.
Ce kaléidoscope est depuis ma naissance, Le permanent greffier de mes heurs et chagrins, Donnant des trompe-l’oeil à tous mes lendemains, Et me suit chaque instant avec sa remembrance.
Ces souvenirs anciens embellis par le temps Me font, incessamment, revoir mes beaux printemps, Et je me vois bercé dans les bras de ma mère.
O, mon Dieu, que le temps s’est si vite envolé L’enfant est devenu un vieil octogénaire, Avec un avenir quelque peu désolé.