Je vois le temps voler sur les ailes fébriles, Des ans qui sans retour, encombrent l’horizon, C’est mon aigle qui fuit de saison en saison, Emportant dans son nid mes rêves juvéniles.
De là-haut je revois mes batailles futiles, Je contemple mes ans avec un grand frisson, Ce parcours que j’ai fait eut-il une raison, Ou bien tous mes acquis resteront inutiles ?
Mon automne s’avance aux portes de l’hiver, Je regarde mes jours dispersés par l’auster, Qui souffle à chaque instant son flux de déblayage.
Mais je me met en lice entraîné par ce vent, Sur les ailes de l’aigle, ami de mon voyage, Qui m’emporte là-haut vers le soleil levant.