La Mer
Je regarde, souvent, les vagues sur les plages,
Qui dansent sur le sable et et les galets bruyants ;
Avec de grands ahans, après leurs longs voyages,
Elles laissent tomber leurs tutus ondoyants.
Elles ont parcouru beaucoup d’étranges terres,
En berçant gentiment barques et voiliers,
Mais souvent rugissant entre les hémisphères,
Elles ont englouti bateaux et bateliers.
Le zéphir fait chanter ses surfaces soyeuses,
Et caresse son corps rempli de volupté,
Les étoiles, le soir, s’y miroitent, veilleuses,
Répandant sur l’ecume une exquise clarté.
Les goélands aussi joignent leurs cris acerbes,
A cette symphonie au mille sons de nuit,
C’est une apothéose aux cymbales superbes,
Qui vient pour expirer sur les plages, sans bruit.
Ô, le son de la mer, qu’il soit doux où terrible,
Envahit nos esprits, éveillés où dormants,
Nous aimons son miroir moutonnant et paisible,
Par contre, nous craignons ses couroux écumants.
En écoutant la mer qui se meurt sur le sable,
Je pense à mon parcours, si souvent turbulent,
Et je sais, qu’il viendra ce jour inéluctable,
Où mon dernier soupir s’echouera pantelant.
Je regarde venir ces vagues ruisselantes,
Qui meurent à mes pieds, après un long trajet,
Et je pense à ma vie, aux heures déferlantes,
Qui s’eteindra bientôt comme tout feu-follet.
Le flux et le reflux rendent l’onde immortelle,
Après notre reflux serons-nous de retour ?
Avec une autre vague, une autre ritournelle,
Pourions-nous regarder l’aube d’un nouveau jour ?
14 Novembre 2003