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Christian CALLY

La Nuit s'écoule Douce...

La nuit s’écoule douce et le sommeil me fuit,
Je regarde l’aurore apparaître sans bruit ;
Ce magique moment quand les astres pâlissent,
Donnent à l’horizon des reflets qui jaillissent,
Comme des tisons d’or entourés d’un éclat
Qui recouvrent les cieux d’un grand feu d’apparat.

Le gazon est couvert de larmes de rosée,
Qui tombent goutte à goutte au grès de la risée,
Avec un trémolo, pour assécher les pleurs
Des yeux pleins de sommeil de mes saules pleureurs.

D’arbre en arbre s’étend une cacophonie
De disparates sons, syncopés d’harmonie ;
On dirait que Satie anime ce concert,
Mêlant le chant du merle au babil du pivert.

Et cette symphonie embaume le silence
De la nuit qui s’enfuit répandant sa fragrance,
Sur le réveil du jour qui pointe à l’horizon,
De l’aube qui répond au « La » du diapason.

Quand la divine hostie, explose du calice,
Elle couvre les cieux de ses feux d’artifice,
Et de loin c’est le coq, ainsi que le clocher,
Qui font chorus avec la flûte du berger.

Et c’est à ce moment que mon âme en extase,
Retrouve lentement une foi qui l’embrase
D’espoir et de douceur et de remerciements,
Sans haines, sans regrets et sans ressentiments.

Je me sens transporté par quelques mains divines,
Au tréfond de mon être, au coeur de mes racines ;
Je naquis, je vécu, je fis de longs parcours ;
Arrivé maintenant, à la fin de mes jours,
Je me sens enrobé d’une grande noblesse,
Comme un vieux patriarche au coeur plein de sagesse,
Je déguste les fruits d’un relatif confort,
Amarré calmement dans un paisible port.

C’est alors que je sors de ma torpeur profonde,
Pour faire mes adieux à la nuit moribonde,
Puis j’accueille l’aurore avec sérénité,
En dédiant ce jour à la divinité.

Christian Cally
26 Mars 2005

Copyright C. Cally 2005