Recouvert de brouillard, l’astre du jour rechigne, En automne il voudrait jouir d’un long sommeil, Il donne à la nature un péremptoire signe, Qu’elle doit s’embellir de jaune et de vermeil.
Le mistral vient souffler sur l’arbre qui s’effeuille, Étalant ses lugubres et mornes ossements, Et petit à petit la nature s’endeuille, Et donne libre cours à la fureur des vents.
J’écoute les adieux des pînsons et des grives, Bientôt les rossignols mettront fin à leurs chants, Ils vont tous s’envoler vers des plus chaudes rives, Dans les bras grand ouverts d’un tout nouveau printemps.
La nature répand ses tristes feuilles mortes, Qui jonchent nos trottoirs de grands tapis persans, Et viennent se tapir au perron de nos portes, Avec le bruissement de leurs mourants ahans.
L’automne nous prépare à la saison prochaine, Qui viendra nous couvrir de son manteau neigeux, Avec un froid perçant qui souffle et se déchaine, Pour rendre nos chemins glissants et dangereux.
Mais plus tard reviendront nicher les hirondelles, Annonçant le printemps des parterres fleuris, De roses, de jasmins, de belles pimprenelles, Et d’oiseaux nous charmant avec leurs gazouillis.
Nous subissons chaque an la belle conjoncture, Qui nous fait traverser du froid aux floraisons, Depuis la création, la pérenne nature, Apprend au carousel la valse des saisons.