Par six petits carreaux, je vois des feuilles vertes, Qui tombent lentement sur les terres couvertes De milliers de leurs soeurs, jaunissantes déjà, L'hiver avec la mort ont dû passer par là.
L'arbre géant subit rafales et mitrailles, Les champs sont recouverts des fruits de ses entrailles, Du fond de l'horizon, une plainte s'étend, Et fait geindre, peureux, le fauve qui l'entend.
De gros flocons de neige effacent toute trace Du lugubre charnier représentant la race Du saule, qui penché, pleure ses enfants morts.
Homme dans ce décor, c'est toi la feuille morte, L'arbre c'est ton Seigneur, et la neige t'apporte De tes fautes l'oubli ; la plainte est ton remords.