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Christian CALLY

Le Cheval et sa Jument

Aujourd’hui je voudrais vous raconter l’histoire
D’un petit cheval blanc et d’une jument noire,
Tous les deux du même age et de nature affable,
Avaient un distingué pédigree impeccable.

Un jour, dans son étable, un petit général,
S’éprit, en le voyant, le blanc petit cheval,
Mais le maître des lieux lui demanda de prendre
Aussi la jument noire, au regard doux et tendre.

Il les prit tous les deux et donna la jument,
A son aide de camp, un très jeune lieutenant,
Et quelques jours plus tard, voilà qu’il caracole,
En immortalisant , la bataille d’Arcole.

La jument noire plonge avec l’aide de camp,
Et se jette à travers son chef, et sur-le-champ,
La mitraille s’abat sur la poitrine nue,
De ce jeune Muiron, fauché dans la cohue.

La jument jette un cris, se cabre et veut surgir,
Le général sauvé, cherche à la détenir,
Il empoigne sa bride et traverse avec elle,
En un galop furieux, la longue passerelle.

Les soldats en voyant ce petit caporal
Foncer ; en leurs ouvrant un passage infernal,
Sur son cheval tout blanc, tenant la jument noire,
Le suivent en criant « A vous, à nous la gloire. »

Quand il rentre à Vérone avec son apparat,
Il donne la jument à son ami Murat,
Ainsi les deux chevaux suivirent l’odyssée,
Jusqu’au tragique bout de sa brève épopée.

Ils servirent tous deux le sort de l’Empéreur,
De bataille en bataille et toujours, plein d’ardeur,
Ils virent tant de corps, fauchés par les canons,
Et suivirent fumant, l’hallali des clairons.

Après son bref exil, sur l’Elbe, pour cents jours,
Son fidèle Murat, son ami de toujours,
Lui remit son cheval. Ils entrent à Versailles,
Pour clore le chapitre des sanglantes batailles.

A Waterloo, voyant qu’il n’a plus de renfort,
Napoléon, s’élance, en vain cherchant la mort,
A ses côtés la garde et Murat le talonnent,
Quand un mortel boulet vient et les désarçonnent.

Deux chevaux sont atteints et tombent hennnissant ;
Côte à côte le blanc et sa noire jument,
Veulent se relever mais bientôt ils s’affaissent,
Dans la mort on dirait que les deux se caressent .

Christian Cally
21 Mars 2005

Copyright C. Cally 2005