Le cri du cygne
Comment puis-je rester loin de toi, ma chérie,
N'être qu'un étranger, un quidam qui s'en va,
Puis-je avancer, sans toi, dans cette ingrate vie ?
Puis-je laisser mon coeur, dans ta poitrine, là ?
Non, te quitter ainsi, je ne puis me résoudre,
Mon coeur est plein d'amour, et partout je te vois,
Ton doux regard m'obsède, en m'en allant, la foudre
Me suivra sur les monts, sur l'onde et dans les bois.
Ne me prive donc plus, de tes yeux, que j'adore,
Toi seule est le bonheur de tout ce que je tiens,
Livre-toi dans mes bras, amour, je t'en implore,
Blottis-toi dans le creux de mon épaule, viens !
Car j'aurai beau m'enfuir, mettre entre nous l'espace,
Aller chercher ailleurs un but à mon amour,
J'aurai beau m'oublier, perdre mon nom, ma race,
Je n'oublierai jamais ton doux baiser d'un jour.
Errant comme un paria, je noierai dans mes larmes
Mon malheur et mon âme qui, toujours, est en deuil,
Mes cheveux blanchiront, mais je verrai tes charmes,
Jusqu'au dernier soupir, jusque dans mon cercueil.
Christian Cally.
1946-2002.