Le feu dans l'âtre
Ce soir, je suis tout seul, ma femme est en voyage,
Ma seule compagnie est un beau feu de bois ;
L'âtre crépite et lance un drôle d'éclairage,
Qui danse follement sur toutes les parois.
J'ai toujours préféré ces dansants feux de l'âtre,
Aux bouffées d'air chaud des climatisations ;
S'asseoir devant un feu, c'est comme être au théâtre ;
Le spectacle est toujours si plein d'excitations.
J'aime cette lueur qui chauffe et m'enveloppe ;
Je déguste un café, que pousse un Grand Marnier,
Et je me sens languir par ce kaléidoscope,
Et bercé par la voix d'un fameux chansonnier.
Ce beau feu, la musique enlacent mes pensées,
Qui flottent sur ce bougre, assis dans son fauteuil,
Et je récapitule, à fond, les odyssées
D'un séjour parcouru souvent, en trompe-l'oeil.
Et me voici tout seul, devant la cheminée,
Sirotant mon café, comme un vieux pantouflard,
Je n'ai pas de regrets ; ce que ma destinée
A voulu me servir, je l'accepte sans fard.
J'entends un miaulement, elle arrive, mignonne,
C'est ma chatte qui vient sauter sur mes genoux,
Elle se met en boule et gentiment ronronne ;
Musique monotone, à l'air des vieux binious.
Bientôt, j'ai les yeux lourds, et les bras de Morphée
Se tendent grand ouverts, m'invitant à venir ;
Ma chatte dans mes bras, j'arrête ma veillée,
Et, lentement, je vais dans mon lit pour dormir.
J'écoute le silence envahir mes oreilles,
Qui bourdonnent, sans cesse, au rythme de mon coeur.
Le feu, dans l'âtre, aussi, rassemble ses merveilles,
Sur la pointe des pieds, il s'éclipse en douceur.
Octobre 2002.