Le Gouffre
Je rêve, très souvent, d’être aux rebords d’un gouffre,
Au fond duquel je vois, le monde qui s’engouffre,
Dans un destin sans fin, un destin où l’enfer,
Blasphème le Seigneur, glorifiant Lucifer.
Ce spectacle effrayant, ce spectacle Dantesque,
Expose les détails de cette triste fresque,
Je vois l’humanité, avec beaucoup d’aplomb,
Courir, aveuglement, vers ce gouffre sans fond.
Les grotesques sanglots des sanglantes lémures,
Demandent le pourquoi des guerres des cultures;
On les a projeté dans des hostilités,
Au coeur d’un ouragan, comme des nullités,
Ce cauchemar me suit et me remplit d’alarmes,
Je sursaute couvert de sueur et de larmes,
C’est un pressentiment qui trouble mon sommeil,
Il est omniprésent, même après mon réveil.
La lumière du jour n’efface pas ces songes,
Les journeaux, la télé sont remplis de mensonges,
Je sens que les puissants nous bernent sans pudeur,
Pour masquer, savamment, leurs actes de terreur.
Chaque jour, chaque nuit, ce spectre me harcèle,
Je vois l’humanité qui tombe pêle-mêle,
Dans ce grand guet-apens, où la société,
Nous jette, sans remord, dans les eaux de Léthé.
Nous sommes des pions qu’on trompe et manipule,
Nous gravitons autour de la flamme qui brûle,
Tout comme une phalène envahissant le feu,
Mais qui finit, toujours, par perdre son enjeu.
Tous ces cruels fléaux, sont dûs à l’arrogance,
De certains dirigeants, pleins de leur importance,
Ils subjuguent des gens, qui par réaction,
Parsèment la terreur et la sédition.
Des gens qui font le choix d’arborer des colombes,
Sont fauché par la mort avec d’immondes bombes,
Les coupables, pourtant, qui sont les vrais vautours,
Expriment leurs regrets avec des pieux discours.
Pourquoi faut-il avoir de si terribles songes,
L’histoire se répète, à force de mensonges,
On replâtre les faits, les crimes, les horreurs,
Et même le fumier sent bon comme les fleurs.
Chaque âme au fond du gouffre où le regret abonde,
Veut qu’un soulagement, s’appaise sur le monde,
Je veux dormir en paix, et savoir que demain,
Je me reveillerai, paisiblement serein.
22 Août 2003