Le marin et la mer
Le navire fut pris dans l'oeil de la tempête
Qui lui lance un défi, du sommet de sa crête ;
L'ouragan souffle fort, les vagues et les flots
Sèment peur et panique à tous les matelots.
Tremblant, le capitaine, aux abois, à la barre,
Sait bien que l'océan, cet ennemi barbare,
Viendra, furieusement, bientôt le posséder,
Et, se sentant vainqueur, osera l'aborder.
Une énorme ouverture, à son bâbord se creuse,
Le capitaine abdique à cette mer fougueuse ;
Il a perdu l'espoir de contrôler son sort ;
Il ne reverra plus son pays ni son port.
Eventuellement, le gouvernail se brise,
Triomphante, la mer hurle sa convoitise,
Elle sait que, bientôt, navire et personnel,
Chavireront au fond de son antre mortel...
L'aube dessine, au loin, ses rayons de porphyre,
Fière de son succès, la mer calme son ire,
La tempête s'apaise, et les flots épuisés
Moutonnent, chuchotant, aux sables irisés.
Christians Cally.
Octobre 2002.