Le vieillard édenté, sur un banc de jardin, Dort d’un sommeil d’alcool, dans les bras de Morphée, Sa bouteille de vin, entre ses bras, serrée, Comme le petit ours dans les bras d’un bambin.
Sous le banc, l’oeil ouvert, son compagnon, le chien, Garde fidèlement, la triste destinée, De cette loque humaine à l’âme tourmentée, Vétéran rebuté du conflit vietnamien.
Son sommeil, très souvent, hanté par ses mégères, Est plein de cauchemars, d’images sanguinaires, Qui remplissent son coeur de bile et de poison,
De retour au pays, on le traita de traitre, Il abdiqua le monde, adopta la boisson, Et depuis, sur les bancs, il s’effondre, un non-être.