Je regarde les monts là-bas à l’horizon, Tout recouverts de brume, on dirait des fantômes, Des nuages furtifs coiffent souvent leurs dômes ; Ils changent leur aspect de saison en saison.
Les neiges de l’hiver les revêt de coton, Je crois les voir bouger comme des métronomes, De l’aube au crépuscule ils se font polychromes, Et changent leurs habits du blanc au vermillon.
Je les regarde à l’aube au fond de la pénombre, Et puis très lentement ils surgissent de l’ombre, Entourés de deux mains comme des guillemets.
Je les regarde aussi lorsque le crépuscule Commence à conquérir leurs augustes sommets ; Et je me sens, soudain, si faible et minuscule.